7 – la Pologne à Paris

Un peu de Culture polonaise dans deux églises de Paris

La Pologne du passé apparaît toujours bien vivante dans certaines églises de Paris.

A titre d’exemples :

Dans l’église de Saint-Germain-des-Prés, (qui est si austère de l’extérieur et si belle intérieurement), on peut admirer le cénotaphe consacré au roi de Pologne Jan-Kazimierz Waza, qui devint au dix-septième siècle, après bien des évènements, abbé de Saint-Germain-des-Prés.

Jan-Kazimierz fut de 1648 à 1668, Roi de Pologne et Grand-Duc de Lituanie (et accessoirement roi de Suède) à la suite de son frère aîné qui régna sous le nom de Wladyslaw IV. Ils étaient les fils du roi Zygmunt de la dynastie Waza, (originaires de Suède).

Bien qu’il ne se destinât pas, initialement, au trône, la mort de son frère l’y plaça. Il épousa la veuve de son frère, la Française Louise de Gonzague-Nevers. Cependant, la situation chaotique de la Pologne à cette période, secouée par les violents soulèvements cosaques, envahie de tous côtés par les Russes, les Suédois, le poussa en fin de compte à abdiquer après vingt ans de règne. Il choisit l’exil, se retirant en France où Louis XIV l’avait invité et où il devint abbé commendataire de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. (ainsi que de l’abbaye de la Trinité à Fécamp et de l’Abbaye de Nevers).

Comme tout cénotaphe, celui-ci est vide, le corps du roi Jan-Kazimierz ayant été transféré au Wawel de Cracovie, où il repose parmi les autres rois de Pologne. Il n’empêche que ce beau monument rappelle les liens étroits entre la Pologne et la France à cette époque. Ne manquez pas, si vous passez à Saint-Germain-des-Prés, d’aller le découvrir.

Une autre église de Paris nous parle de l’histoire et la Culture de la Pologne.

L’église Saint-Séverin (située à proximité du bd Saint-Michel, au quartier de la Huchette).

Parmi les nombreuses peintures que renferme cette église, on découvre soudain une inscription en polonais sous un tableau de la Vierge. Il s’agit d’une réplique d’un tableau représentant la Vierge d’Ostrobramska. Ce nom peut-être ne vous dit rien, cher lecteur.

En fait la Vierge d’Ostrobramska est un lieu de pèlerinage important en Lituanie (qui fit partie du royaume de Pologne). Elle a une histoire très intéressante :

Elle porte le nom de « Vierge de la Porte de l’Aurore ». C’est que son histoire commence avec la construction de l’enceinte autour de la ville de Vilnius, dont l’une des portes du rempart fut appelée Porte de l’Aurore. Elle fut décorée en 1503 d’un tableau de la Vierge, revêtue ensuite d’argent par les Carmélites. Plusieurs miracles furent alors mentionnés : Ainsi, la chapelle échappa aux destructions du siège de la ville par les Moscovites en 1655, aux incendies de 1706 et de 1715, et aux destructions causées par la Grande Armée de Napoléon en 1812. Le pèlerinage se poursuit de nos jours, réunissant des visiteurs lituaniens et polonais.

Alors, d’où vient la réplique qui se trouve dans l’église Saint-Séverin ? On la doit à Towianski, un ami du fameux poète Mickiewicz, originaire de Vilnius et arrivé comme lui à Paris lors de la Grande Emigration de 1831.

En 1841, cet activiste politique (dont certains ont reproché la trop grande influence, pas toujours positive, sur Mickiewicz) a été autorisé à installer une copie du tableau, réalisée par le peintre Wankowicz (à qui on doit aussi un célèbre portrait de Mickiewicz) et rapportée de Vilnius à cette époque. Le tableau est surmonté des armes de la Pologne, l’Aigle Blanc, et celle de la Lituanie, le Chevalier blanc, portant l’inscription en polonais et en français: « O Vierge, hâtez-vous de venir à notre aide. ».

On peut reprocher ce que l’on veut à Towianski, mais il avait de la suite dans les idées et c’est grâce à des hommes de sa trempe que des lieux parisiens prestigieux portent, encore de nos ,jours, les traces de l’Histoire et la Culture polonaises.

                                                                               Hermine

                         

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Mathias Morawski est mort

Mathias MORAWSKI, journaliste polonais, né à Poznan en 1929, bien connu des milieux polonais de Paris, s’est éteint le 6 juin 2021. Parmi de nombreuses fonctions, il fut délégué de l’Association d’Amitié Pologne-France.

M. Joël Broquet, administrateur du Fonds Humanitaire Polonais, a rendu hommage à ce personnage lors de son enterrement par les mots ci-dessous.

Prononcé aux obsèques de Mathias

« Mathias Morawski avait hérité de son père, le légendaire ambassadeur Kajetan Morawski auprès du gouvernement de la France Libre, un attachement fort à la relation franco polonaise et à une Europe pour reprendre son expression « cuisinée à la française »

Il avait été acteur de 4 guerres, avait vécu l’insurrection de Varsovie, puis la guerre froide, ensuite la libération de la Pologne et enfin la guerre qu’il menait jusqu’à son dernier jour pour la défense des valeurs d’une civilisation chrétienne qu’il jugeait très menacée.

Ces trois dernières guerres l’avaient rapproché de La Fédération – Mouvement Fédéraliste Français où ses qualités personnelles entraient en résonnance avec les attributs que l’imaginaire français prête aux Polonais : esprit chevaleresque ; esprit romanesque ; patriotisme si souvent privé d’enracinement dans une patrie libre politiquement ; C’est là chose bien difficile à comprendre pour un Français. Pour un Polonais en effet on emporte sa Patrie à la semelle de ses souliers

Il avait trop côtoyé le côté tragique de l’Histoire pour s’arrêter à ses péripéties et il franchissait  avec aisance des obstacles qui semblaient  pour d’autres insurmontables.

Ainsi avait été reçu chez son cousin Kazimir  ancien ministre du gouvernement communiste, le Prince Jean de France avant que la délégation qu’il conduisait  se rende le lendemain chez le cardinal Diwisz et n’aille ensuite rencontrer Lech Walesa puis Stefan Meller, ancien ambassadeur à Moscou. Un magnifique voyage orchestré par Mathias.

C’est lui aussi qui à l’époque ou Jan Tombinski était ambassadeur à Paris avait permis la constitution du Partenariat Eurafricain au siège de l’ambassade de Pologne. Ainsi encore l’Organisation Internationale de la Francophonie avait-elle accueilli la manifestation organisée à l’occasion de l’élévation de Mathias Morawski au grade de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Mathias savait d’autant plus que l’Histoire était tragique que son épouse elle-même avait été persécutée ; mais malgré cette expérience, il continuait d’observer et d’analyser la comédie humaine  avec lucidité et indulgence. »

Joël BROQUET, Administrateur du Fonds Humanitaire Polonais

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Fresque du Stanczyk

Chers internautes,

Regrettant trop souvent que la peinture polonaise soit si méconnue en France, je ne peux que me réjouir quand il m’est donné de découvrir qu’elle a été mise à l’honneur. De belle manière, et adaptée au modernisme.

Voici de quoi il s’agit : Depuis peu, si vous vous promenez dans le Marais, à l’arrière du Centre Pompidou, vous aurez la surprise de découvrir une œuvre de « Street-Art », ornant un mur à l’entrée de la rue Montmorency, juste avant la fameuse maison de Nicolas Flamel (cet alchimiste du Moye-Age qui cherchait, parait-il, le secret pour transformer le plomb en or).

Cette nouvelle peinture murale, signée Pboy (Paul Boyard), est une copie d’un célèbre tableau réalisé au dix-neuvième siècle par l’un des plus grands peintres polonais, Jan Matejko. Ce tableau s’appelle « le Stanczyk durant un bal à la cour de la reine Bona après la perte de Smoleńsk ». Il est rempli de symbole. Stanczyk est un bouffon, vivant à la Cour du roi de Pologne Zygmunt au seizième siècle, âge d’or de la Pologne.

Vous savez que Jan Matejko – qui a peint ce tableau à l’âge de vingt-quatre ans, fut le plus grand peintre historique de Pologne. C’est lui qui a créé l’imaginaire historique polonais. (ses principales œuvres telles « la bataille de Grunwald », « Kosciuszko prêtant serment », « le Rejtan », lui valurent un grand succès d’un bout à l’autre de l’Europe).

Ce tableau a eu un destin mouvementé : Il fut acquis par le musée national de Varsovie en 1924. Durant la Seconde guerre mondiale, les Allemands s’en sont emparé, puis il a été récupéré par les Russes. Enfin restitué à la Pologne en 1956, il est désormais au musée national de Varsovie.

Alors quelle est la symbolique de ce portrait ? En gros plan figure Stanczyk, le fou du roi, connu habituellement pour son esprit vif, il est plongé dans de sombres pensées. Sur la table est posée une lettre annonçant la perte de Smolensk, ville jusque là appartenant à la Pologne, qui vient de tomber aux mains du grand-duché de Moscou. Il est inquiet comme s’il préconisait de sombres évènements pour son pays. Derrière lui s’amusent les invités du bal à la Cour du roi, insouciants. Derrière la fenêtre on aperçoit le château du Wawel, ainsi qu’une étoile filante. Le Stanczyk, bouffon préoccupé, symbolise le destin dramatique qui attend la Pologne.

L’artiste moderne qui a peint, durant cet été 2020, ce tableau sur le mur parisien a-t-il voulu rendre cette même symbolique ? A noter qu’aux pieds du Stanczyk, il a rajouté quantité de billets de banque. Peut-être pour attirer l’attention sur la situation du monde actuel, lui aussi chaotique et inconscient comme aux temps du Stanczyk en Pologne.

Cet artiste moderne s’est déjà fait remarquer par d’autres fresques, reprenant des œuvres célèbres, comme « La République guidant le peuple » de Delacroix, rue d’Aubervilliers. Il y représente les personnages avec des gilets jaunes. Ses œuvres sont réalisées en grand format.

Voilà, chers lecteurs polonophiles, ce que je voulais vous signaler. Si vous voulez en savoir plus sur Matejko, ce peintre-patriote, vous pouvez aller voir la rubrique « Peinture polonaise » où les principaux peintres sont évoqués. Ou encore dans la rubrique « les jeudis culturels » – dans la partie « invités autour du maire de Cracovie » où les peintres polonais sont également présentés.

Et surtout, parlez-en autour de vous et allez voir le tableau du Stanczyk !

Hermine

 

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la bibliothèque polonaise de Paris

Dans un immeuble classé du 17ème siècle, situé au 6, quai d’Orléans sur l’île Saint-Louis à Paris (4ème), se trouve l’un des lieux emblématiques de la Culture polonaise en France.

Souvenir toujours vivant laissé par la fameuse « Grande Emigration » du 19ème siècle, la Bibliothèque Polonaise de Paris, fut créée en 1838, par les patriotes polonais réfugiés en France après l’échec de l’insurrection de 1830 (aux premiers rangs desquels le général Kniaziewicz, Julian Niemcewicz, Norwid, Lelewel, Slowacki, Krasinski, Mickiewicz… Ces émigrés désiraient maintenir une pensée culturelle polonaise.
C’est une association appelée Société Historique et Littéraire Polonaise qui, depuis ses débuts, se charge de son rayonnement.
Le premier directeur de la Bibliothèque fut Karol Sienkiewicz, moins connu que son neveu Henryk, (l’auteur de « Quo Vadis »). Karol eut cependant une intense activité dès les premières heures de la Bibliothèque. Né en 1793, il attira, encore étudiant en Pologne, l’attention du prince Adam Czartoryski en traduisant les paroles du chant patriotique de Delavigne « La Varsovienne ». Le prince lui confia alors la gestion de sa bibliothèque privée à Pulawy. Lors de l’insurrection, le courage de Karol pour sauver sa collection, permit de mettre à l’abri d’inestimables livres du 16ème siècle. Après l’échec de l’insurrection, il a accompagné le prince sur le chemin de l’exil vers la France et il écrivit sur cette période une « chronique de l’émigration ». Il a été directeur de la Bibliothèque jusqu’en 1854. Il est enterré au cimetière de Montmorency, comme de nombreuses élites polonaises.

Récemment restaurée, la Bibliothèque contient une large collection de livres (plus de 220.000) de manuscrits, gravures et imprimés, regroupant les souvenirs-témoignages sur l’histoire de la Pologne, ses émigrations, sur sa contribution à l’héritage culturel en Europe.

Trois musées ont été installés à l’étage de cet immeuble :

Le musée Adam Mickiewicz

Adam Mickiewicz fut par excellence l’âme de ces lieux parisiens polonais, tant par son œuvre littéraire fort connue à son époque que pour son activité politique patriotique. (voir sa vie dans la rubrique « Littérature » de ce site (article « 7 grands poètes »).

Ce musée fut créé par son fils Wladyslaw Mickiewicz, en 1903, (le 3 Mai jour symbole anniversaire de la proclamation de la Constitution polonaise de 1791).
Wladyslaw Mickiewicz consacra toute sa vie à faire revivre la mémoire de son père. Occupant le rôle de directeur de la Bibliothèque polonaise, il fonda ce musée où il réunit de nombreux documents, objets, des portraits, des meubles et des livres chacun rappelant des moments de l’existence du poète.
L’exposition permanente présente la vie et l’œuvre d’Adam Mickiewicz, intimement liées au patriotisme. Son militantisme exceptionnel est évoqué à travers le musée, ainsi que son univers littéraire.
Le musée Mickiewicz rassemble aussi des souvenirs ayant trait aux amis du poète, issus de l’émigration polonaise et aux amis français qui l’ont entouré et avec lesquels il a travaillé (Montalembert, Michelet, Sainte-Beuve, Quinet, George Sand et Marie d’Agoult..)
On remarque notamment une page manuscrite de Victor Hugo, inspirée par la Pologne surnommée, dans cet ode, « la belle endormie ».

Le salon Chopin

Le salon Chopin est le lieu de mémoire consacré au célèbre pianiste qui a vécu la moitié de sa brève existence à Paris.
Le compositeur était membre de la Société Historique et Littéraire Polonaise. L’exposition permanente recrée l’atmosphère de l’époque.
On y trouve une collection de portraits de Chopin et de ses proches tels le musicien Julian Fontana, l’écrivain George Sand et Wojciech Grzymala, des autographes et autres souvenirs personnels comme son fauteuil de l’appartement de la place Vendôme – lequel fut son dernier logis avant sa mort.
A noter qu’y est conservée une mèche de ses cheveux.
On remarque particulièrement son masque mortuaire réalisé par Clésinger (le gendre de sa grande amie George Sand) et un moulage en plâtre, le modèle du médaillon qui orne sa tombe au cimetière du Père-Lachaise.
Y figure aussi le célèbre tableau du peintre Teofil Kwiatkowski « Polonaise à l’Hôtel Lambert », œuvre allégorique par laquelle le peintre, ami de Chopin, a représenté le prince Czartoryski et ses invités, personnages célèbres du romantisme français et polonais, entourant Chopin au piano, et une petite fille à très longues nattes, symbolisant sa muse.

Le musée Boleslas Biegas

Le musée Boleslas Biegas, réouvert en 2004 après des travaux, présente un choix des collections provenant du legs Boleslas Biegas (1877-1954).
Biegas, à la fois sculpteur, peintre et auteur dramatique, a passé plus de 50 ans de sa vie en France. (Voir l’article « la peinture polonaise » dans la rubrique « Arts et sciences » de ce site).
Biegas s’installe à partir de 1901 à Paris, entouré par des amis du milieu symboliste du cercle de « la Plume ».
Membre de la Société Historique et Littéraire Polonaise, il lui a légué ses nombreuses sculptures, peintures et dessins.

Biegas fut connu à Paris surtout en qualité de sculpteur. Son œuvre la plus fameuse fut « Le Sphinx ».
Il paraît qu’à son époque, les œuvres de Biegas se vendaient plus cher que celles de Rodin.(Comparez avec ce qu’il est devenu maintenant – totalement inconnu des Français !).

A noter qu’on peut y admirer également dans le musée Biegas des œuvres d’Olga Boznanska et Paul Troubetzkoy.

Ces trois musées méritent d’être connus et visités, ne serait-ce que pour sortir de l’oubli en France le poète Mickiewicz et le peintre-sculpteur Boleslas Biegas. Car de ces trois artistes, il est certain que seule la mémoire de Chopin – heureusement toujours aussi glorifié universellement – ne nécessite pas d’être impérativement ressortie de l’ombre.

Une pensée pour l’hôtel LAMBERT, ancien lieu polonais

Egalement sur l’île Saint-Louis, en plein cœur de Paris, à quelques pas de la Bibliothèque Polonaise, se trouve une splendide demeure, datant du 17ème siècle, qui fut décorée intérieurement par les plus grands peintres comme Le Brun et Le Sueur.
L’hôtel Lambert fait actuellement l’objet d’une restauration.
Aujourd’hui, si vous passez par là, vous verrez en abondance des échafaudages et des grues car cet hôtel particulier, racheté il y a quelques années par un richissime prince du Qatar, est en travaux. Le nouveau propriétaire rénove et transforme cette demeure classée monument historique.
Peut-on imaginer que derrière ces murs, les magnifiques salons bruissaient durant tout le 19ème siècle, de conversations, de chants et de poèmes en langue polonaise ? Seule une pancarte explicitant les travaux actuels, signale brièvement que ce lieu fut jadis la demeure d’un prince polonais en exil, Czartoryski, et qu’il y accueillait le célèbre Chopin. (Même pas la moindre mention de Mickiewicz – qui pourtant, tout autant que le pianiste, fut l’âme de ce lieu ; c’est dire la considération dont jouit de nos jours le grand poète qui fut aussi professeur au collège de France et bibliothécaire de l’Arsenal !)
Le prince Czartoryski, arrivé en France après l’échec de l’insurrection de Varsovie, bien que dépouillé d’une partie de sa fortune en Pologne par le tsar de Russie, parvint à acheter aux enchères le prestigieux bâtiment qui se trouvait dans un certain état de dégradation. Czartoryski le fit rénover en préservant son ancien décor, employant les architectes Viollet-le-Duc et Lassus.
Cet hôtel particulier, lorsqu’il était la résidence de Czartoryski, le « roi sans couronne », devint ainsi un lieu de bals et soirées, en même temps qu’un foyer de réflexion et d’action politique, siège d’un véritable gouvernement polonais en exil, centre d’intenses activités diplomatiques et culturelles. Ses invités comptaient toute l’élite polonaise émigrée et aussi des Français en vue : Berlioz, Delacroix, George Sand, Arry Sheffer, Ingres, Vernet, Lamennais…

A la mort du prince Czartoryski en 1861, ce quasi-royaume disparut avec lui, mais une partie de l’héritage matériel qu’il contenait, sous forme d’archives, fut confiée à la Bibliothèque Polonaise. (Une autre partie, graduellement, fut transférée par les descendants du prince, vers Cracovie où fut créé l’intéressant musée Czartoryski). Lorsque la Pologne retrouve son indépendance en 1918, le retour officiel des Czartoryski dans leur patrie change la situation ; l’hôtel reste vide et quasiment abandonné. Pendant la seconde guerre, il va servir à cacher des prisonniers évadés ou des aviateurs alliés. Après guerre, cependant, le bâtiment nécessite des travaux si conséquents que les descendants souhaitent le vendre. Seul l’un des héritiers, Etienne Zamoyski, pénétré de la valeur historique et artistique inestimable de l’hôtel, s’obstina encore à l’habiter et consacra le plus gros de sa fortune à le restaurer. Cependant, certaines parties furent louées – notamment à l’actrice Michèle Morgan.
Mais il finit par vendre l’hôtel Lambert en 1975 à la famille Rotschild, après avoir essayé de convaincre les autorités polonaises d’acheter l’hôtel Lambert pour en faire un centre culturel…

Si vous voulez revivre un peu cette époque à l’hôtel Lambert, reportez-vous sur ce site à la rubrique « dîners royaux culturels – deux dîners romantiques à l’hôtel Lambert de Paris ».

Et bonne promenade romantique sur l’île Saint-Louis, l’un des quartiers les plus magiques de Paris !

Hermine                  .

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Les lieux polonais à Paris

MAGASIN DE PRODUITS POLONAIS à PARIS

Une nouvelle boutique vendant des produits d’alimentation polonais vient de s’ouvrir dans le 13ème arrondissement de Paris.

Il se trouve rue Daviel (entre la rue Glacière et la Butte aux Cailles). Je viens de le découvrir.

On y trouve de délicieux makowiec (gâteaux aux pavots) et autres pâtisseries, des kluski, du bigos, de la macédoine, des boîtes de très bon pâtés aux champignons ou aux tomates, des boîtes de chocolats « Ptasie mleczko », et beaucoup d’autres produits venus de Pologne.

A l’approche des fêtes de Noël, si vous désirez mettre une ambiance de charme polonais, vous trouverez sans nul doute votre bonheur dans cette boutique.

Allez y faire un tour, l’accueil y est très sympathique.

Hermine.

UN SCULPTEUR EXCEPTIONNEL AU NOM POLONAIS : Paul LANDOWSKI

 

Chers lecteurs, savez-vous quel sculpteur de talent est l’auteur du fameux Christ Rédempteur, mondialement connu, qui étend ses bras au-dessus de Rio de Janeiro au Brésil, d’une hauteur de 30 m ?

Savez-vous qui a sculpté cette imposante statue de Sainte-Geneviève sur le Pont de la Tournelle à Paris ?

Dans les deux cas, c’est un sculpteur franco-polonais, nommé Paul Landowski.

Fils d’un émigré polonais installé à Paris, Paul Landowski va réaliser un très grand nombre de sculptures fameuses…, et pourtant, paradoxalement, son nom est maintenant quasi-inconnu !

Né en 1875, il montre très tôt un grand talent d’artiste. En 1900, il remporte le Prix de Rome avec sa sculpture « David combattant Goliath ». A son retour de la Villa Médicis, en 1906, il s’installe à Boulogne-Billancourt, bientôt suivi d’un groupe d’artistes et de mécènes. Il accède à la célébrité dès 1909 en réalisant une sculpture qui sera installée sous la coupole du Panthéon à Paris « Aux artistes dont le nom s’est perdu ».

Il devient membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1926, et sera nommé directeur de l’Académie de France à Rome, de 1933 à 1937.

Il a réalisé, dans un style néoclassique, plus de 80 Monuments aux Morts dont « les Fantômes », sur la butte de Chalmont dans l’Aisne.

Paris est jalonné des sculptures par lui réalisées que le passant admire sans savoir qui en est l’auteur :

Outre la haute silhouette de Sainte-Geneviève patronne de Paris, il a laissé dans la capitale :

  • la statue équestre en bronze d’Edouard VII, réalisé en 1913.
  • La statue de Montaigne, square Painlevé, devant la Sorbonne, réalisée en 1934.
  • Les fils de Caïn (bronze, Jardin des Tuileries, Paris, 1906),
  • Monument aux artistes inconnus au Panthéon.

Monument aux Internes de l’Hôtel-Dieu de Paris.
Quelques-unes de ses autres statues les plus célèbres :
– David combattant Goliath (Plâtre patiné, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt, 1900),
– L’hymne à l’aurore (plâtre patiné, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt, 1908),

Monument international de la Réformation à Genève, érigé en 1909.

Le monument de la Victoire à Casablanca

Le Pavois à Alger.

Le Temple de l’Homme, en 1925.

Le tombeau du Maréchal Foch.
Son inspiration a été marquée par la philosophie humaniste d’Henri Barbusse. Il a suivi les cours du portraitiste Jules Lefebvre et devient un expert en anatomie en suivant les dissections de l’Ecole de Médecine. Durant la première guerre mondiale, ayant participé à la bataille de la Somme, il reçoit la Croix de Guerre. Il considère désormais la sculpture comme un instrument civilisateur. Il a utilisé toutes sortes de matières, bronze, plâtre, marbre, granit.

Landowski devint le sculpteur officiel de la IIIème République. Il est l’auteur du monument aux morts du Trocadéro, au cimetière du Père-Lachaise..

 

Son fils, Marcel Landowski, (1915-1999) brillera dans un autre Art : La musique. Compositeur de talent, il réformera l’enseignement musical en France.

 

Si je tenais, chers lecteurs, à vous parler de Paul LANDOWSKI, c’est qu’il fait partie de ces innombrables descendants d’immigrés polonais et qu’une initiative pour mettre davantage en lumière ces immigrants polonais et leurs descendants a retenu toute mon attention.

 

  1. Edouard PAPALSKI, sympathique représentant de la POLONIA du NORD-PAS-de-CALAIS envisage en effet de lancer et d’organiser une grande commomération, à l’échelon national, en 2019, pour fêter le centenaire du début de l’immigration de masse des Polonais en France – que l’on a un peu trop oubliés. Leur extrême discrétion ne doit pas faire oublier à quel point ils ont donné leur sueur et leur talent à ce pays d’accueil qu’ils aimaient.

 

Mais je vous reparlerai sans doute plus en détails du projet de M. Edouard Papalski…

En attendant, si vous en avez l’occasion, promenez-vous dans les différents quartiers de Paris, en y découvrant les œuvres immortelles de Paul LANDOWSKI.

 

Hermine.

I – RESTAURANTS POLONAIS DE PARIS

Chers lecteurs, après toutes ces nourritures spirituelles que nous ont assurées l’Histoire et la Culture polonaise, n’avons-nous pas envie de bonne nourriture terrestre ; celle que l’on trouve dans la cuisine typique polonaise ? Lire la suite

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