Qui connaît le nom de Witold Pilecki ? Quasiment personne, son attitude incroyablement héroïque durant la seconde guerre mondiale ayant été volontairement gommée des livres d’histoire.
Cependant, l’excellente chaîne Parlementaire française, il y a quelques jours, lui a rendu justice et hommage en relatant ses exploits qui auraient pu, si les Occidentaux l’avaient écouté, changer le destin de bien des détenus d’Auschwitz en contrecarrant les projets diaboliques des nazis allemands.
Witold Pilecki, né en Pologne en 1901 dans une famille aristocratique polonaise, est entré dans l’Armée où il n’aura de cesse de défendre l’indépendance nouvelle et fragile de son pays. Hélas, dès septembre 1939, Hitler bombarde et envahit la Pologne.
Pilecki, intrigué par les rumeurs qui circulent au sujet du camp de l’horreur installé par les nazis, décide d’entrer en résistance, et de se faire volontairement arrêter lors d’une rafle pour y devenir prisonnier, afin de découvrir lui-même ce qui se passe et en avertir le monde extérieur.
Il parvient à s’infiltrer dans le camp de concentration d’Auschwitz, après avoir prévenu ses supérieurs de son plan téméraire. Il restera durant plus de deux années dans cet enfer où son énergie et son courage seront mis à rude épreuve, découvrant les conditions de vie sordides, les morts en masse, la cruauté quotidienne, le typhus, la saleté, les coups, les conditions de travail inhumaines, et, très vite, l’existence et le rôle des fours crématoires. Au péril de sa vie, il parvient à mettre sur pied une sorte de réseau secret (le ZOW) destiné d’une part à soutenir le moral des détenus et d’autre part à alerter l’Armée clandestine polonaise par l’intermédiaire des rares détenus parvenant à s’échapper. Le but final est évidemment d’informer les gouvernements occidentaux.
A force de volonté, il parvient à faire passer des rapports écrits de sa main à la Résistance Polonaise. Il y supplie les pays occidentaux d’intervenir par des raids aériens pour tenter de faire cesser cet enfer. Il apprend que son rapport n’a été suivi que d’une fin de non-recevoir par le Gouvernement britannique ! Rien d’autre. Il parvient lui-même à s’évader en 1943 et rejoint Varsovie pour transmettre toutes informations possibles sur le camp d’Auschwitz.
On connait la suite… Dans ce manque de réaction, le camp fonctionnera jusqu’à la fin de la guerre, où le monde, abasourdi, découvrira ce camp apocalyptique voulu par l’Allemagne nazie.
La guerre se termine enfin. Mais alors voici qu’intervient l’épisode odieux de Yalta. Trois hommes, Staline, Roosevelt et Churchill, représentant trois pays, s’arrogent le droit de se partager allègrement l’Europe (et une grande partie du monde). Les Polonais comprennent que de nouvelles épreuves vont commencer pour eux, sous le knout de Staline. Il est plus prudent pour les résistants de quitter la Pologne au plus vite, mais Witold Pilecki n’y songe même pas. Son pays a encore grandement besoin de lui. Il se met en devoir de réunir des preuves des crimes commis, parallèlement aux Allemands, par Staline, massacrant des officiers polonais ou les envoyant mourir dans les goulags de Sibérie.
Son action ne tarde pas à être connue des Staliniens et il est arrêté par les Russes, torturé et mis à mort en 1948… Pendant toute la durée du russo-communisme, son nom sera effacé et ce n’est qu’en 1990, lorsque la Pologne aura retrouvé sa liberté en faisant enfin tomber le rideau de fer, que l’histoire de Pilecki commencera à être sortie de l’ombre.
Voici l’histoire véritable et admirable d’un homme que le monde a oublié : Witold Pilecki. Sa mémoire, qui avait été volontairement salie,, est réhabilitée depuis peu et son action plus connue.
Oh, il n’est pas le seul Polonais à avoir eu un comportement héroïque (voir le moine Maximilien Kolbe qui lui aussi avait voulu prendre la place d’un condamné à mort au camp d’Auschwitz, voir les héroïnes telles Krystyna Skarbek (dans l’article « Trois femmes-mousquetaires polonaises »).
Chers lecteurs, parlons de ces êtres exceptionnels. Et bravo à la chaîne Parlementaire française qui a retracé formidablement l’action de Pilecki.
(Dommage que les livres d’histoire et les émissions n’en parlent jamais, ils sont trop occupés à chanter sans fin les louanges de la futile idole Lady D. et de son brushing ! C’est plus « porteur »).
Ainsi va le monde…
Hermine.
De Jean-Pierre POLUS.
le 07/01/2022.
Bonjour.
J’avais déjà vu des documents télévisés au sujet de Witold Pileski. Il n’est pas du tout inutile de revenir sur lui et son comportement durant la dernière guerre mondiale: il a pour lui, outre l’humanité qu’il a démontrée, l’Honneur d’avoir su s’indigner et agir en conséquence.
Cependant il me semble discutable de critiquer le comportement des alliés informés, dont tout particulièrement les britanniques. A cette époque, l’ensemble de la situation les obligeait d’optimiser l’usage fait de la rareté des moyens d’action en particulier militaires. La Grande Bretagne avait déjà assez de difficultés à défendre son propre territoire. Et la 303 ème escadrille polonaise de chasse dite de « Kosciuszko » y a apporté une très significative contribution.
Si l’on veut juger, il faut chercher bien plus en amont en 1937,1938, les causes fondamentales de la catastrophe de 1939. Une période durant laquelle les autorités françaises et britanniques sont restées vraiment passives au regard des préparatifs militaires des allemands. Ils avaient les deux pieds dans le même sabot. Et pourtant, qui met en cause les dirigeants de l’époque, tant politiques que militaires, aussi bien britanniques que français ?
En France, ils avaient construit la ligne Maginot dès 1928, me répondrez-vous ! Certes, mais il y avait belle lurette que les conflits militaires avaient largement démontré que ceux qui adoptent une stratégie défensive perdent les guerres face à ceux qui sont dans un parti-pris offensif. Depuis Alexandre le Grand, jusque Napoléon …
A propos, la France molle d’aujourd’hui n’est-elle pas dans le même état d’esprit face au combat incontournable à livrer contre la pandémie ?
A mes yeux de biochimiste-microbiologiste, la vaccination aurait du être imposée de la façon la plus directive dès qu’il y eut suffisamment de doses de vaccins, nonobstant les imperfections et les lacunes scientifiques du moment. Encore de nos jours nous ne connaissons que très imparfaitement l’adversaire, qui par ses mutations avance plus vite que ne sait le faire la Recherche mondiale. Nous aussi de nos jours, tout comme en 1937-1938, nous vivons en univers incertain ! Est-ce une raison pour ne pas oser prendre des risques électoraux et céder aux spécieuses hésitations d’une minorité de nos concitoyens ?
J’ai 75 ans sous peu, et je suis persuadé que dans les années de ma jeunesse, la Direction du Pays aurait pris ses responsabilités d’une façon bien plus énergique.
Combien des ténors de notre Assemblée Nationale ont assez de courage pour rendre obligatoire ces vaccins qui bien qu’imparfaits, ont la vertu de protéger mieux que rien du tout.
L’esprit de Witold Pileski nous manque.
Amitiés.
Jean-Pierre.
Bonjour Monsieur Polus, Oui certainement, l’esprit d’un Witold Pileski – ou d’un Maximilien Kolbe, ou d’autre courageux personnage s’est bien perdu et on peut le regretter.
Cependant, je reste sévère envers le gouvernement britannique d’alors : Lorsqu’un homme a risqué (ô combien) sa vie, s’est exposé aux pires dangers, afin de découvrir et informer de l’horreur dont il est témoin, à Auschwitz, et que les autorités, ayant reçu ces renseignements, n’ont aucunement réagi, cela est scandaleux. Même si les pays occidentaux, selon vous, n’avaient pas de moyens militaires, on pouvait agir au moins sur l’information, indigner la terre entière en l’informant de ce qui se passait. Mais pas garder le silence, enterrer le rapport fait aussi périlleusement par un homme héroïque, cela c’est inexcusable. Ainsi ce n’est que lorsque la guerre s’est achevée que le monde entier a découvert (ou fait semblant de découvrir) un tel enfer sur terre.
Quant au problème actuel du vaccin, c’est une autre histoire, bien compliquée aussi. Vous pensez que les autorités devraient se montrer bien plus fermes, d’autres pourtant crient à l’atteinte à la liberté. Et il est dur de les convaincre…
Rien n’est simple mais il y a des faits réels, dans l’histoire récente, qu’on ne peut occulter.
Hermine.