Archives mensuelles : novembre 2018

Le génie à multiples facettes : Copernic

Chers internautes, vous connaissez évidemment Kopernik en tant qu’astronome célèbre ? Vous serez sans doute étonnés de découvrir à quel point son génie fut multiforme.

Ce savant mathématicien, qui était également homme d’église, fut avant tout un humaniste épris de vérité. Il fut aussi médecin, il fut philologue ayant traduit des textes du grec au latin et, sans oublier… combattant ayant dû défendre sa région envahie par les chevaliers teutoniques.

Nicolas Copernic est né en 1473 à Torun, sur les rives de la Vistule, fils de commerçants et neveu de l’évêque Lukasz Watzenrode. Il entra vite dans les ordres religieux, tout comme son frère et sa soeur devenue abbesse. Animé non pas d’une foi conventionnelle mais cependant d’un sentiment religieux inébranlable, il restera fidèle au catholicisme en dépit du protestantisme qui se répandait alors particulièrement dans cette partie septentrionale de la Pologne où il a vécu.

A la mort de son père, Nicolas, âgé de dix ans, est confié à son oncle le chanoine, futur prince-évêque de Warmie, qui jouera désormais un rôle prépondérant pour le destin de Copernic. Cet oncle saura lui assurer de solides études classiques à Torun puis à l’Université de Cracovie, où tout l’enseignement était donné en latin.

(Détail véridique qui va vous amuser, chers internautes, Nicolas fut initié aux observations astronomiques par le chanoine Wodka, docteur en médecine formé à l’Université de Bologne. Le jeune homme construisit un cadran solaire sous sa direction).

Voilà donc Kopernik inscrit à l’Université Jagellone de Cracovie avec son frère en 1491 (tout juste avant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb). A cette époque, la Pologne, prospère, était devenue par son union avec la Lituanie, le plus grand pays d’Europe en superficie. C’était un pays remarquablement cultivé qui entretenait des liens étroits entre autres avec l’Italie de la Renaissance. Cracovie, métropole culturelle, jouissait d’une grande réputation tant dans les domaines artistiques que scientifiques, attirant des étudiants de tous pays d’Europe, venus, pour la plupart, y recevoir un enseignement mathématique et astronomique de très haut niveau.

En quittant l’Université de Cracovie en 1496, Copernic avait reçu une solide formation scientifique et, à la lecture des philosophes anciens qu’il affectionnait, avait développé un sens aigu de la recherche et la réflexion intellectuelles. Outre ses dons pour les mathématiques, il s’adonnait à la traduction, épris de culture antique et de philologie, ainsi qu’à la médecine qu’il exercera toute sa vie.

Sur idée de leur oncle l’évêque, Nicolas et son frère sont alors envoyés en Italie afin de parfaire, pendant trois années, leurs connaissances à l’Université de Bologne.

Nicolas va commencer les observations stellaires à Bologne avant de partir pour Rome en 1500 afin d’y participer en compagnie de son frère aux fêtes de cette année jubilaire de la chrétienté. Il enchaînera par un stage juridique au Vatican. Durant une année, il donne à Rome des leçons de mathématiques et d’astronomie à un cercle de hauts personnages.

Autorisé à prolonger de trois années encore ses études en Italie, il se rend à Padoue, dont l’Université réputée est spécialisée dans l’enseignement de la médecine. Et Copernic y devient un praticien dévoué aux malades, avant de quitter Padoue en 1503 pour l’Université de Ferrare, renommée pour avoir formé de nombreux humanistes. Il y obtient un doctorat en droit canon et achève alors ses études de sept années en Italie.

Il va désormais mettre en pratique toutes ces connaissances acquises, à son retour en Pologne où sa vie sera étroitement liée à cette région nordique de la Warmie et particulièrement à Frombork, au bord de la Baltique – où il sera chanoine (et où il est enterré).

Parallèlement à ses devoirs religieux, il continuera d’exercer la médecine avec dévouement, et à administrer les biens familiaux avec un grand sens pratique, innovant en installant notamment une cinquantaine de fermiers sur des terres en friche, faisant construire des écluses sur le canal approvisionnant le chapitre en eau. On a retrouvé sur un mur cette inscription, en latin, « ce que la nature nous a refusé, Kopernic nous l’a donné par son art ».

Copernic aura eu aussi une activité politique, et se rendra à Cracovie pour assister aux fêtes du couronnement du roi Zygmunt 1er en 1507.

Autre épisode important de sa vie : La lutte contre les chevaliers teutoniques.

En sa qualité de chanoine de Warmie, Copernic a pris position contre les chevaliers teutoniques qui continuaient à envahir cette région de Pologne avec maints pillages et violences, malgré la victoire retentissante remportée par les Polonais une première fois à Grunwald en 1410. Profondément attaché à sa province de Warmie, le savant dut demander l’intervention urgente du roi Zygmunt.

Toute la Pologne se remit en guerre contre l’ordre teutonique. Les combats récurrents se terminèrent enfin lorsque le grand-maître Albert Hollenzollern se convertit au protestantisme, devenant duc de Prusse et prêtant serment de vassalité au roi de Pologne en 1525 à Cracovie.

Vous l’aurez compris, à cette époque, être scientifique n’excluait nullement d’être un littéraire à part entière. En humaniste, Copernic se passionnait pour les grands poètes antiques, dont Sophocle qu’il traduisit en latin, de même que les Épîtres grecques de Théophilacte de Simocatta.

(Comment faisait-il pour parvenir à cumuler tant d’activités différentes, c’est impressionnant !)

Enfin, n’oublions pas ce que le monde entier connaît le mieux de lui, l’ASTRONOMIE, qu’il considérait comme la plus belle et la plus exacte des sciences. Sa théorie de l’héliocentrisme, qui a bouleversé la science, l’a rendu célèbre pour l’éternité. Il publie son premier traité d’astronomie connu sous le titre de « Commentariolus ». Puis vient son œuvre principale « De Revolutionibus Orbium Caelestium » (des révolutions des sphères célestes).

Copernic ne se satisfait pas de la théorie de l’univers géocentrique d’Aristote et de Ptolémée qui jusqu’alors était la règle : Selon cette ancienne théorie, la terre est au centre de l’univers et tout tourne autour d’elle.

Copernic affirme que c’est le soleil qui est au centre de l’univers, affirmation qui bouleverse la communauté scientifique de son temps. Le système de Copernic repose sur l’observation que la terre tourne sur elle-même et fait un tour sur son axe en une journée, ce qui explique dans un premier temps le mouvement diurne de la sphère céleste en un jour. Il déclare également que la terre fait le tour du soleil (héliocentrisme) et non l’inverse, en un an. Et que les autres planètes, comme la terre, tournent toutes autour du soleil.

Ébranlant la vision médiévale du monde, les théories de Copernic seront à la base d’un profond changement d’esprit, à tel point qu’on a parlé jusqu’à nos jours de « Révolution Copernicienne ».

Ainsi se termine cet hommage à ce savant – qui fut, comme tous les vrais génies, modeste et profondément humain – qui reste, tant de siècles plus tard, un magnifique exemple de talent et d’attachement à sa terre natale.

Chers internautes, si vous faites un séjour dans le nord de la Pologne, n’hésitez pas à suivre les traces du grand Copernic. Vous découvrirez, sur ces terres qu’il aimait, maints lieux où plane son ombre : Frombork et la cathédrale de briques dans laquelle il est enterré, les châteaux de Lidzbark et de Reszel où il séjourna dans le sillage de son oncle, sa charmante ville natale de Torun maintenant classée au patrimoine de l’UNESCO.

Sous la rubrique « Récits de voyages’ de ce site Internet, l’article « Séjour en Pologne septentrionale » vous aidera à préparer votre circuit.

Hermine

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Quand le Président John Kennedy consacrait la tombe d’Ignace PADEREWSKI

« Ignace-Jan Paderewski a associé de façon remarquable deux carrières de génie : la musique et la direction gouvernementale » a déclaré le président John Kennedy hier, en consacrant la plaque marquant la tombe du célèbre Polonais au cimetière d’Arlington.

« Nous sommes fiers de l’avoir parmi nous », a déclaré Mr Kennedy à un groupe de hauts officiels du Gouvernement rassemblés autour du mémorial USS/Maine, où le corps de Paderewski avait été déposé sans aucune mention ou symbole signalant son identité.

Ce grand pianiste-concertiste et Premier Ministre-Ministre des Affaires Etrangères de la Pologne indépendante est mort il y a 21 ans.

Le Président a appris, a-t-il déclaré, que Paderewski était enterré à Arlington lorsqu’il a lu une histoire écrite par Paul Hume, critique musical pour le Washington Post. Hume a précisé qu’il n’y avait aucune inscription sur sa tombe.

Le sénateur Harrison A. Williams a lu un précédent article de Hume et a alors lancé des actions afin de créer le mémorial approprié.

John Kennedy a rappelé la promesse du président Franklin Roosevelt en 1941, selon laquelle le corps de Paderewski retournerait en Pologne quand le pays aurait recouvré la liberté.

« Ce jour n’est pas encore arrivé, a dit Mr Kennedy, mais je crois que sur cette terre de liberté, Paderewski repose en paix. Cette tombe est marquée par l’exceptionnelle action de Paderewski, cependant il a mérité d’avoir son histoire et sa patrie portées à l’attention de tous ceux qui viennent en visite dans ce cimetière rendre hommage à nos héros. »

Le Secrétaire d’Etat Dean Busk, plusieurs sénateurs et membres du Congrès et des représentants d’associations américano-polonaises, ainsi que 200 visiteurs ont écouté le président.

L’avenue menant au mémorial était bordée par 180 soldats en uniforme du 1er régiment d’Infanterie de Fort Meyer.. En outre, 40 hommes formaient un cordon le long de l’allée entre la voiture de John Kennedy jusqu’à la tribune.

Sur la photo, on voit le président Kennedy prononçant son discours de consécration de la plaque au cimetière d’Arlington, à la mémoire d’Ignace Paderewski.

Chers internautes, voici traduit en français, l’article qui, en 1963, relatait la cérémonie de pose de plaque marquant la tombe de Paderewski, par le président John Kennedy. Le grand pianiste-patriote polonais avait donc été enterré au cimetière d’Arlington lorsqu’il est mort en 1941 – sans que son nom n’ait été marqué à cette époque au-dessus de sa tombe. C’est le président John Kennedy qui a pallié à cette carence.

Signalons que le pianiste y a reposé pendant près de cinquante ans, avant d’être rapatrié définitivement en Pologne comme il en avait exprimé le souhait. En effet, comme le rappelle cet article, Paderewski avait stipulé qu’il voulait que sa dépouille soit ramenée en Pologne seulement quand le pays aurait retrouvé la liberté.

Ce jour-là étant enfin arrivé, dès que la Pologne a été libérée du communisme russe, en 1989, le corps de Paderewski a été rapatrié à Varsovie lors d’une cérémonie en présence du président américain George Bush, du président de la république polonaise Aleksander Kwiasniewski et du célèbre leader Lech Walesa.

Paderewski avait bien mérité cet honneur, lui qui avait mis son art au service de sa patrie. La Pologne lui doit en grande partie d’avoir ressuscité en 1918, lui qui avait su plaider avec tant d’ardeur la cause de son pays auprès du président américain de l’époque, Woodrow Wilson.

Aujourd’hui, alors que toute l’Europe célèbre le centenaire de la fin de la première guerre et du traité de Versailles, on entend un peu plus son nom prononcé à nouveau à cette occasion. Mais combien de descendants de Polonais ne le connaissent même pas ? Cela me rend triste, chers lecteurs, parlez de lui dès que vous le pouvez.

HERMINE

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